AMO : On est dans une zone rurale, très étendue, et on se pose toujours la question de l'accroche du jeune.
Comment l'amener à l'AMO, comment l'amener à venir pousser cette porte, c'est toujours un problème et ce n'est pas évident, ce n'est pas facile pour un jeune de dire, "voilà, je viens chez vous, j'ai des soucis."
Maintenant, j'ai un peu parcouru vos balises, et c'est vrai que j'ai repéré quelques éléments; et c'est vrai que ça peut être un outil d'accroche intéressant. Mais pour moi, ça devrait en rester là.
Parce qu'après c'est difficilement gérable, parce qu'on ne sait pas comment le jeune va "être" finalement derrière son écran, quelles émotions il va... il y a quand même le non verbal qui est riche dans les entretiens avec le jeune.
Voilà, moi j'ai ces questions-là.
Maintenant, comme accroche, c'est clair que ça m'intéresse fortement.
AMO Dinamo : Une remarque, plus je chatte avec les jeunes, plus je me rends compte que ce qu'ils peuvent dire avec MSN est très, très différent qu'en face-à-face. Il y a des choses qu'ils n'oseraient jamais me dire en face-à-face: c'est un bien et c'est un mal.
Maintenant, c'est vrai que, ce n'est peut-être pas positif que les jeunes, sans se rendre compte des répercussions que ça peut avoir, livrent peut-être cette fameuse extimité comme on disait tout-à-l'heure. Comme il y en a parfois qui me proposent d'aller voir leur blog.
J'ai été attrapé une fois, il n'y en aura pas deux. Parce qu'on en a parlé tout à l'heure : le brouillage des frontières, la vie privée.
Le jeune me fait aller sur son blog pour que je puisse aller lire ses poèmes, et je me suis dis "mais qu'est-ce que je dois faire avec ces informations ?",
je pense que c'est une frontière qu'il faut essayer de tenir. Même si le jeune nous invite à rentrer dans sa sphère privée, beaucoup plus privée, c'est de vraiment faire attention.
AMO : mais je pense que justement, là, il vous ouvre une porte, il vous montre quelque chose justement qu'il ne pourrait pas dire en face.
Et pour lui, c'est peut-être un moyen détourné de dire "écoute, regarde, je ne suis pas bien, aide-moi !". Je trouve ça intéressant justement, que vous ayez eu accès a ces choses-là.
AMO Dinamo : j'ai eu une quantité d'information sur ce jeune, assez importante, et en même temps, qu'est-ce que je peux en faire au moment même? Je suis derrière la toile avec lui, mais...?
C'est vrai qu'il ne faut pas fermer cette fameuse porte, mais il faut savoir comment on l'ouvre et mettre en place quelque chose avec le jeune avant, il me semble.
AMO Basse-Sambre : cela rejoint le principe de ne pas leurrer, le fameux mimétisme dont on a parlé tantôt, ça peut être à rappeler aussi, cela revient à lui dire, quand il nous invite, que "je suis un professionnel, je ne vais peut-être par prendre l'information comme tes copains la comprennent" (cf. balise méthodologique de visibilité - ne pas tricher avec le jeune sur son identité).
MSN c'est aussi, à un moment donné un risque en soi qui n'est pas cadré. Tantôt je me suis mis 'en ligne', mais j'ai vu qu'il y avait une jeune qui était là, alors je me suis mis tout de suite 'hors ligne'. Parce qu'on respecte des horaires (pour nous c'est tous les mardis de 15h30 à 18h et les mercredis de 19h à 20h), mais si on commence à se mettre hors-horaires, on va de nouveau, s'ouvrir une porte... je ne sais pas si c'est un risque en soi. En tout cas, pour ma part je trouve qu'annoncer des horaires très ciblés, annoncer les personnes qui sont derrière la permanence, rappeler qu'on est dans un cadre AMO etc., ça garde un aspect un peu [plus formel, rassurant].